Les défis du transport de biens et de marchandise en Tunisie : une double contrainte pour les clients et les transporteurs

Le transport de biens et de marchandises en Tunisie est un secteur vital pour l’économie nationale, jouant un rôle clé dans l’approvisionnement des entreprises, le commerce et permet de soutenir les ménages dans leur quotidien. Toutefois, il est confronté à de nombreux défis qui impactent à la fois les clients et les transporteurs.

1. Les défis pour les clients

a) Coûts élevés et manque de transparence

Les entreprises, les commerçants et les particuliers qui dépendent du transport de bien et de marchandises font face à des coûts de logistique de plus en plus élevés. Les tarifs varient en fonction des distances, du carburant et des frais supplémentaires liés au problème de retour à vide, rendant difficile l’optimisation des budgets logistiques. De plus, le manque de transparence dans la tarification et les délais de livraison peuvent créer des incertitudes pour les clients.

b) Retards et inefficacités

Les retards de livraison sont récurrents en raison des embouteillages, du mauvais état des routes et des processus administratifs complexes aux points de contrôle et aux douanes. Ces délais peuvent entraîner des pertes financières, en particulier pour les secteurs dépendant de la livraison juste-à-temps, comme l’industrie manufacturière et l’agroalimentaire. L’absence de suivi par localisation dans la majorité des cas représente une source d’inquiétude et perturbation pour les clients

c) Manque de fiabilité des services

La qualité du service offert par certains transporteurs est souvent insuffisante. Les clients se plaignent de problèmes tels que la mauvaise gestion des délais, le manque de suivi en temps réel des livraisons et la détérioration des marchandises due à une manutention inappropriée.

d) Sécurité des marchandises

Les vols et dégradations de marchandises pendant le transport restent une préoccupation majeure. Certains itinéraires sont jugés peu sûrs en raison du risque de piraterie routière, notamment pour les marchandises de grande valeur.

2. Les défis pour les transporteurs

a) Coûts d’exploitation élevés

Les transporteurs doivent faire face à des coûts d’exploitation de plus en plus lourds. Le prix du carburant est un facteur critique, représentant une part importante des dépenses. De plus, l’entretien des véhicules est coûteux en raison de l’état souvent dégradé des infrastructures routières.

b) Contraintes réglementaires et administratives

Les transporteurs sont soumis à des réglementations strictes qui peuvent ralentir leurs activités. Les procédures administratives complexes pour l’obtention des autorisations, les contrôles routiers fréquents et les exigences fiscales ajoutent une charge supplémentaire.

c) Concurrence déloyale

Le secteur du transport routier en Tunisie est marqué par une forte concurrence, souvent déloyale. Certains transporteurs opèrent sans respecter les normes légales (véhicules non conformes, absence de licences, etc.), ce qui fausse le marché et pénalise les acteurs sérieux.

d) Manque de professionnalisation et de modernisation

Une grande partie du secteur est encore dominée par des petits transporteurs qui ne disposent pas de solutions technologiques avancées pour l’optimisation des trajets, le suivi des livraisons ou la gestion de la flotte. Cette situation limite la compétitivité du secteur et impacte directement la satisfaction des clients.

e) Retours à vide et impact environnemental

Un problème majeur dans le transport de marchandises en Tunisie est la gestion des retours à vide. De nombreux camions reviennent sans chargement après une livraison, augmentant ainsi les coûts d’exploitation et l’empreinte carbone du secteur. Cette inefficacité entraîne une surconsommation de carburant et accroît la pollution. Des solutions comme le fret collaboratif et l’optimisation des itinéraires peuvent réduire cet impact négatif.

3. Quelles solutions pour améliorer le secteur ?

• Modernisation des infrastructures : Investir dans l’amélioration des routes, des ports et des plateformes logistiques pour fluidifier le transport et réduire les retards.
• Digitalisation : Encourager l’utilisation de technologies telles que le suivi GPS, les plateformes de gestion des transports et les solutions de planification intelligente.
• Encadrement du secteur : Renforcer la réglementation pour favoriser une concurrence saine, tout en facilitant les procédures administratives pour les transporteurs.
• Optimisation des coûts : Instaurer des mesures pour réduire la dépendance au carburant importé et proposer des alternatives plus économiques et écologiques.
• Réduction des retours à vide : Mettre en place des plateformes de mise en relation entre transporteurs et expéditeurs pour optimiser les trajets et limiter les trajets sans charge

En conclusion, le transport de marchandises en Tunisie est un secteur crucial qui fait face à des défis majeurs impactant aussi bien les clients que les transporteurs. Une approche globale intégrant infrastructure, réglementation et technologie est essentielle pour garantir un développement durable et une plus grande efficacité logistique.